Depuis la pandémie de Covid-19, les microprocesseurs sont au cœur d'une lutte entre la Chine, les États-Unis et l'Europe. Ce documentaire, réalisé par Nicolas Vescovacci, explore les enjeux de cette bataille politique et industrielle à travers des interviews d'acteurs clés du secteur.
Les microprocesseurs sont indispensables dans notre vie quotidienne, présents dans nos ordinateurs, smartphones, voitures, et même nos grille-pain. Les pénuries provoquées par la pandémie ont déclenché une réaction en chaîne, incitant les États-Unis et l'Europe à investir massivement pour relocaliser la production de ces composants. Cette volonté de reprise en main, symbolisée par des lois telles que le "Chips and Science Act" aux États-Unis et le "Chips Act" en Europe, vise à regagner une certaine souveraineté économique dans un secteur crucial.
Cependant, cette relocalisation est-elle réellement réalisable ? Les Occidentaux peuvent-ils vraiment remettre en question les fondements de la mondialisation ?
Ce documentaire met en lumière les rivalités géopolitiques qui sous-tendent cette lutte pour la domination du marché des microprocesseurs. Alors que la Chine, les États-Unis et l'Union européenne se livrent à une bataille féroce, Nicolas Vescovacci parcourt le globe pour interroger les principaux acteurs de cette guerre des puces, une lutte qui pourrait redéfinir les équilibres de la géopolitique mondiale.
En traquant la neuvième planète, célèbre inconnue, les astronomes du monde entier contribuent aujourd’hui à modifier le récit sur les débuts chaotiques de notre Système solaire. Une passionnante et vertigineuse enquête scientifique.
Aux confins de notre Système solaire se cacherait une mystérieuse planète géante dont la masse équivaudrait à cinq fois la Terre. L’année y durerait plus de dix mille ans, tant elle orbite loin du Soleil. Plusieurs équipes d'astronomes, dont les Américains Chad Trujillo et Scott Sheppard, traquent sans relâche cette hypothétique exilée. Avec quels indices ? Et pourquoi est-elle si difficile à détecter ? À la veille des années 2000, la déclassification comme neuvième planète de Pluton, reléguée au statut de "planète naine" à la suite de la découverte d'une population d’objets célestes de taille similaire, a provoqué un séisme dans la communauté des astronomes – et l’indignation d’une partie du public ! Ironie de l’histoire, ceux-là mêmes qui en étaient à l’origine se révèlent aujourd'hui les plus opiniâtres chasseurs d'une insaisissable planète 9, comme Konstantin Batygin et Mike Brown, alias "Pluto killer". Si certains astrophysiciens pensent qu'il y aurait même deux planètes, d’autres doutent de son existence, faute de données suffisantes. Mais le planétologue italien Alessandro Morbidelli, qui mène l’enquête sur ce qui a pu se passer il y a quatre milliards d'années, pointe que le vrai enjeu de cette traque concerne le changement de récit sur les débuts chaotiques de notre Système solaire.
Vertigineuse épopée
La nouvelle génération de télescopes va-t-elle fournir quelques réponses sur cette célèbre inconnue, qui pourrait révolutionner nos connaissances ? En suivant la quête de ces "archéologues du cosmos", y compris amateurs, et les débats suscités par la légendaire planète 9, peut-être déjà photographiée à leur insu, ce documentaire propose, cartes et images numériques à l’appui, une vertigineuse épopée au cœur de notre Système solaire, dont le paradigme est en passe d’être modifié.
Documentaire de Florence Tran (France, 2022, 55mn)
Alors que les algorithmes devaient révolutionner nos vies, les belles promesses des géants de la tech sont-elles en passe d’être tenues ? Un état des lieux documenté des impasses auxquelles se heurte encore l’intelligence artificielle.
Il a fallu patienter jusqu’à l’aube des années 2000 pour que, avec l’essor exponentiel d’Internet, la science s’emballe et annonce une nouvelle ère. Grâce à la masse incommensurable de données numériques et à de savants programmes informatiques, l’homme allait enfin être libéré de toute une liste de servitudes et de malheurs. Depuis 2010, avec le coup d’accélérateur lié au deep learning – apprentissage profond, soit la capacité des machines à apprendre –, on allait toucher au but : les algorithmes aideraient les médecins à soigner les cancers ; les voitures rouleraient sans conducteur ; les robots épargneraient la vie des soldats. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Les belles promesses de géants de la tech sont-elles en passe d’être tenues ?
Belles promesses
À l’heure du bilan d’étape, les avancées sont plus nuancées, à en croire les chercheurs de renommée mondiale réunis dans ce documentaire, comme Yoshua Bengio (prix Turing 2018), François Chollet (directeur informatique à Google) ou la lanceuse d’alerte américaine Meredith Whittaker. Car en fait de révolution technologique, l’IA patine. Derrière ses prouesses tant vantées, les seules intelligences à l’œuvre sont, pour l’heure, celles des humains qui travaillent dans l'ombre pour entraîner, corriger, voire suppléer les algorithmes. Ce qui n’empêche pas les "machines intelligentes" et les assistances automatisées, malgré leurs limites, de s’immiscer de plus en plus dans nos vies intimes et sociales. Sur un ton aussi irrévérencieux que pédagogique, recourant à l'animation ainsi qu’à de courts extraits de fiction cinéma ou de séries télé, Cécile Dumas et Jean-Christophe Ribot (L’aventure Rosetta – Aux origines de la vie) démystifient les sciences de l’informatique et invitent à réfléchir sur la délégation de nos décisions à des processus automatiques. Un état des lieux qui remet, intelligemment, les pendules à l’heure.
Autopsie d'une Intelligence artificielle
Documentaire de Jean-Christophe Ribot (France, 2022, 55mn)
Disponible jusqu'au 14/12/2022
Comment les fondements frugaux de la République des pères fondateurs aux États-Unis ont-ils évolué vers un gouvernement favorisant les riches ? Ce dernier volet met en lumière la transformation du gouvernement fédéral providence en un système favorisant les élites, un changement initié par le choc pétrolier de 1973 et la récession, culminant avec l'élection de l'ultralibéral Ronald Reagan.
À l'orée de la révolution informatique, dans le nouvel eldorado qu'est la Silicon Valley, émerge une génération d'entrepreneurs autour de l'université de Stanford, qui allie recherche publique et privée. Parmi eux, des figures comme Bill Gates et Steve Jobs deviennent les symboles du "mythe du garage", porteurs d'une expansion croissante. Cependant, une nouvelle révolution technologique se profile déjà, financée par l'État : les autoroutes de l'information et Internet. Des visionnaires tels que Larry Page, Sergey Brin - les esprits derrière Google - ou encore Elon Musk surfont cette vague. Alors que les poursuites pour pratiques monopolistiques échouent, Bill Gates, cherchant une rédemption, renoue avec la philanthropie chère aux pionniers. Après le 11 septembre, la surveillance planétaire s'intensifie, ouvrant la voie à des supercalculateurs qui génèrent toujours plus de données et de profits. Cette concentration fulgurante des richesses consacre les Gafam comme les maîtres du monde. En 2008, suite au krach boursier et à la crise des subprimes, le Trésor américain sauve Wall Street avec l'argent des contribuables, au détriment des trois millions de familles ayant perdu leur maison.
Hors de contrôle, cette série documentaire révèle, à travers un récit captivant et riche en archives, l'évolution d'une élite qui a toujours su justifier son opulence et éliminer la concurrence en recyclant habilement la mythologie nationale pour légitimer sa domination. Bâti sur la liberté d'entreprendre et la recherche de bénéfices individuels, mais également sur la manipulation du droit - servant les intérêts privés -, ce système a inexorablement entraîné une concentration exponentielle des richesses, malgré les oppositions des partisans d'une régulation étatique face à cet ultralibéralisme sans merci. Des stratagèmes philanthropiques à la réaffirmation du concept de "ruissellement", du mythe du self-made-man à l'icône glorifiée du génie visionnaire de la Silicon Valley, ces trois volets exposent un siècle et demi de capitalisme échappant à tout contrôle depuis près de quatre décennies, malgré les conflits et les luttes. Même si des mouvements tels qu'Occupy Wall Street ont dénoncé la cupidité du "1 %" de la population envers les "99 %" restants, 722 milliardaires et 22 millions de millionnaires continuent discrètement à accroître leur fortune en payant moins d'impôts que leurs secrétaires, légalement.
Cette série documentaire, captivante et riche en archives sur un capitalisme devenu incontrôlable, offre un regard critique sur l'évolution du système économique américain.
Les grandes étapes de l'évolution du capitalisme américain sont mises en lumière dans cet épisode. En 1921, Andrew Mellon, magnat de l'aluminium, nommé secrétaire au Trésor, promeut la théorie du "ruissellement". Cependant, cette ère fastueuse des millionnaires est brisée par le krach de 1929, plongeant le pays dans la Grande Dépression et un chômage généralisé.
Face à la cupidité et aux fraudes fiscales, le démocrate Roosevelt, élu pour un second mandat en 1936, prône un capitalisme régulé avec son New Deal. L'État fédéral reprend alors le contrôle de l'économie et initie d'importants projets publics. Cette période voit s'affronter les "libéraux", favorables à la régulation, et les "conservateurs" critiquant l'interventionnisme de Roosevelt comme une forme de tyrannie. Bien que le New Deal ne parvienne pas à faire contribuer davantage les riches, la Seconde Guerre mondiale propulse les États-Unis vers la plus remarquable reprise économique de leur histoire. Le chômage diminue, les usines fonctionnent à plein régime, et le défi technologique de la bombe atomique consolide la collaboration entre l'industrie, la recherche et l'État. À la fin des années 1940, même les millionnaires acceptent de payer des impôts élevés dans une Amérique générant la moitié de la richesse mondiale. Cependant, l'État fédéral assure la stabilité économique et le pouvoir absolu de l'élite industrielle commence à décliner, bien que les conservateurs restent influents.
Cette série documentaire captivante explore l'évolution du capitalisme américain à travers un récit riche en archives, révélant la continuité d'une élite qui a toujours su justifier son opulence et évincer la concurrence. Fondé sur la liberté d'entreprise, la quête de bénéfices individuels et la manipulation du droit au profit des intérêts privés, ce système a inévitablement entraîné une concentration exponentielle des richesses malgré les oppositions des défenseurs de la régulation étatique. Des stratégies philanthropiques à la réaffirmation du concept de "ruissellement", du mythe de l'auto-entrepreneur à l'adoration du génie visionnaire de la Silicon Valley, cette série expose un siècle et demi de capitalisme échappant à tout contrôle depuis près de quatre décennies, malgré les conflits et les luttes. Malgré les critiques du mouvement Occupy Wall Street visant l'avidité du "1 %" de la population face aux "99 %" restants, 722 milliardaires et 22 millions de millionnaires aux États-Unis continuent d'accroître discrètement leur richesse en payant moins d'impôts que leurs employés, en toute légalité.
Cette série documentaire, diffusée en France en 2023 et d'une durée d'une heure, offre un regard approfondi sur cette évolution du capitalisme américain.
Comment la frugale République des pères fondateurs aux États-Unis a-t-elle évolué vers un gouvernement favorisant exclusivement les riches ? Ce volet final explore l'évolution de l'État-providence fédéral qui a encadré le capitalisme américain jusqu'au choc pétrolier de 1973 et la récession, des événements qui ont conduit à l'élection de l'ultralibéral Ronald Reagan.
Au début de la révolution informatique, dans le nouvel eldorado qu'est la Silicon Valley, émerge une génération d'entrepreneurs autour de l'université de Stanford, fusionnant recherche publique et privée. Parmi eux, Bill Gates et Steve Jobs, incarnant le "mythe du garage" en plein essor. Cependant, une nouvelle révolution technologique financée par l'État pointe déjà à l'horizon : les autoroutes de l'information et Internet. Des visionnaires tels que Larry Page, Sergey Brin - les esprits derrière Google - ou encore Elon Musk, explorent ces voies. Malgré les tentatives de poursuites contre les monopoles, Bill Gates, cherchant une forme de justification, renoue avec la philanthropie, à l'image des pionniers. Après les événements du 11 septembre, l'intensification de la surveillance planétaire ouvre la voie à des supercalculateurs générateurs de données et de profits croissants. Cette concentration fulgurante des richesses consacre les Gafam comme les maîtres indiscutables du monde. En 2008, suite au krach boursier et à la crise des subprimes, le Trésor américain sauve Wall Street en utilisant l'argent des contribuables, au détriment des trois millions de familles ayant perdu leur maison.
Ce documentaire fascinant, enrichi d'archives illustrant le capitalisme américain avec une dimension cinématographique, révèle la continuité d'une élite qui a toujours su justifier son opulence tout en écartant la concurrence. Bâti sur la liberté d'entreprise, la recherche de bénéfices individuels et la manipulation du droit au service des intérêts privés, ce système a inexorablement conduit à une concentration exponentielle de la richesse, malgré les oppositions des partisans d'une régulation étatique. Des stratégies philanthropiques à la réaffirmation de l'idée de "ruissellement", du mythe du self-made-man à l'élévation de l'icône du génie visionnaire de la Silicon Valley, ces trois volets exposent un siècle et demi de capitalisme devenu incontrôlable depuis près de quatre décennies, malgré les conflits et les luttes. Alors que le mouvement Occupy Wall Street a dénoncé l'avidité du "1 %" de la population face aux "99 %" restants, 722 milliardaires et 22 millions de millionnaires continuent discrètement à accroître leur fortune en payant moins d'impôts que leurs secrétaires, respectant ainsi la loi.
Ce documentaire captivant, diffusé en France en 2020 et d'une durée de 59 minutes, offre une perspective approfondie sur cette évolution du capitalisme américain.